Nodules péniens artificiels (« bouglous ») en milieu carcéral en Guyane - 27/11/15
Résumé |
Introduction |
Un « bouglou » ou « domino » ou nodule pénien artificiel (NPA) est une bille le plus souvent ovoïde fabriquée à partir d’une pièce de domino ou du manche d’une brosse à dents, qui est introduite sous la peau de la verge après incision par une pièce métallique tranchante. Cette pratique venue d’Asie est progressivement devenue très populaire dans le milieu carcéral guyanais. Cette étude permet d’évaluer la fréquence de cette pratique au sein du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly (Guyane).
Patients et méthodes |
Il s’agissait d’une étude rétrospective transversale réalisée au sein de l’unité de consultations et de soins ambulatoires (UCSA) du centre hospitalier de Cayenne implantée au sein du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly sur la période 2013–2014. Lors d’une consultation d’un détenu de sexe masculin à l’UCSA (consultation initiale, consultations de suivi) comportant une information sur les NPA, il était proposé un examen clinique comportant celui des organes génitaux. Étaient relevés pour l’étude : données socio-démographiques, présence et nombre de nodules péniens. Une information sur les risques liés à ces pratiques était donnée au détenu.
Résultats |
L’enquête a porté sur 796 détenus ; 53,5 % étaient porteurs de NPAs. Parmi les porteurs de NPAs, 17,6 % (75) en avait plus de 10 (le maximum était de 27). Les nationalités étaient : guyanais (Guyana) : 78,3 % ; surinamais : 71,4 % ; français : 47,1 % ; brésiliens : 40,2 % ; autres : 30,4 %. Pour 73 % des porteurs de NPAs, le lieu de pose était pour tout ou partie en prison. Les porteurs de NPAs étaient plus souvent des usagers de drogues (crack, cannabis) que les non porteurs : 47,1 % versus 22,9 % (p<0,001). Trente-deux pour cent des détenus avaient déjà faits enlever des NPAs, le plus souvent à la demande de la partenaire.
Discussion |
L’insertion de nodules péniens artificiels est une pratique originaire du Sud-Est asiatique qui s’est progressivement étendue à d’autres régions du monde et à certains groupes sociaux comme les personnes emprisonnées. C’est par l’intermédiaire de prisonniers échappés du Surinam pendant la guerre civile des années 1980 que cette pratique aurait été introduite en Guyane. Au-delà du simple attrait sexuel, le NPA est également considéré comme un signe distinctif d’appartenance à un groupe ce qui rend plus difficile la prévention : la mise en place d’un NPA pouvant se comparer à un rite d’initiation dans l’univers carcéral.
Conclusion |
La prévalence des NPAs est élevée dans la population carcérale de Guyane.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Infections sexuellement transmissibles, Médecine tropicale, Nodule pénien, Prison
Plan
Vol 142 - N° 12S
P. S585 - décembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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